mardi 21 janvier 2014

Comics: la revanche des super héroïnes musulmanes

La maison d'édition Marvel va introduire la première héroïne musulmane de BD aux Etats-Unis. Dans le monde arabe aussi, les femmes qui occupent le rôle principal se multiplient.
Les créateurs de "Burka Avenger" posent pour les photographes en août 2013. AFP / Farooq Naeem
Les créateurs de "Burka Avenger" posent pour les
photographes en août 2013. AFP / Farooq Naeem
Qestion à un dollar: pourquoi les personnages de comics sont-ils toujours pour la plupart des hommes blancs? Tout ceci, alors qu'on sait qu'un migrant arrive sur le sol américain toutes les 44 secondes, et que les «minorités» le sont de moins en moins.
Mais les choses changent peu à peu. Le 5 février, la nouvelle série de Ms Marvel présente ce qui peut d'ores et déjà être considéré comme une petite révolution. Le personnage phare de la série se nomme Kamala Khan, une jeune Pakistanaise musulmane de 16 ans, vivant dans le New Jersey.
Mais qui est donc cette Kamala Khan? Pour le site Vice qui se fonde sur les premières images diffusées le 8 janvier dans All New Marvel Now! Point One (2014) #1, la super héroïne musulmane de Marvel est tout sauf«hypersexualisée».
«Elle est là pour "sortir les poubelles". Kamala vient d'une famille de quatre personnes, son grand frère s'appelle Aamir, son père Yusuf (il ne fait que boire du thé) et sa mère Aisha (une femme sévère mais bienveillante)», souligne Vice.
L'adolescente de Jersey City d'origine pakistanaise, est née des souvenirs d'enfance de l'éditrice de bandes dessinées Sana Anat, révèle pour sa part le New York Times.
G. Willow Wilson, l’auteure qui s'est vu confier le projet, a conçu Kamala comme une «fille forte, belle et qui n’est pas handicapée par une quelconque différence en tant que Pakistanaise d’origine». Cependant, la voie de l'islam en terre américaine qu'emprunte la jeune femme est pavée d'obstacles: le conservatisme d’une partie sa famille, les préjugés, voire des cas de conscience.
«C’était très important pour moi de représenter Kamala comme quelqu’un qui rencontre des difficultés avec sa foi», raconte Willow Wilson. Car pour briser les clichés du genre, l’auteure croque les subtilités morales de notre époque, suivant à la trace les lignes de conduites parfois divergentes qui nous sont dictées.
Le personnage n’est pas sans rappeler la «vengeuse en burka» de la télévision pakistanaise. Il évoque également d’autres super héroïnes qui ont éclos dans le monde arabe: Qahera en Egypte, Rayann Lawsonia au Soudan, Elyssa Haddad en Tunisie, ou encore Malaak au Liban. Chacune à sa manière, se bat contre les maux de sa société —le patriarcat, les violences faites aux femmes— mais aussi contre ceux venus d’ailleurs.
« Je déteste ces personnages stéréotypés qui ressemblent à des Barbies en cuir moulant», grince Mai El Shoush, une auteure soudanaise. Certains conservatismes ont la vie dure. En septembre 2013, DC Comics a interdit aux auteurs de Batwoman de mettre en scène le mariage lesbien de leur héroine. L’alliance du masque et de la robe et serait-il exclusivement hétéro?

Lu sur, ViceNew York Times et Bloomberg
Source de l'article Slate Afrique

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